Entretien avec Jeni Tennison

« Nous souhaitons promouvoir le partage sûr, juste, légal et équitable des données »

Dans cet entretien, Jeni Tennison, Co-Présidente du Groupe de travail chargé de la gouvernance des données du PMIA, parle de la nécessité de partager équitablement les données via la création de fiducies de données mondiales.

Quelle est la mission de votre Groupe de travail ?

Notre groupe de travail a été chargé de rassembler des preuves, de façonner la recherche, d’entreprendre des projets d’IA appliquée et de fournir une expertise sur la gouvernance des données, afin de promouvoir la collecte, l’utilisation, le partage, l’archivage et la suppression des données pour l’IA de manière cohérente avec les droits de l’homme, l’inclusion et la diversité, l’innovation, la croissance économique et les avantages pour la société, tout en cherchant à atteindre les objectifs de développement durable des Nations Unies. 

Cette année, vous vous êtes focalisés sur deux projets : un sur la justice des données, l’autre sur les fiducies de données mondiales. Pouvez-vous nous parler de ce dernier projet ?

On parle beaucoup des fiducies de données comme d’un moyen d’améliorer la gouvernance des données partagées par des personnes ou parfois des organisations. Mais les opinions divergent quant à leur fonctionnement détaillé. Au sein de notre groupe de travail, nous nous sommes accordés sur un ensemble de caractéristiques essentielles associées aux fiducies de données : un objectif clair, une structure et une constitution juridiques des fiduciaires. Une fiducie de données doit également respecter certains droits et obligations relatifs aux données gérées, fixer les processus de prise de décision, décrire la manière dont les bénéfices seront distribués et disposer d’un financement durable. Dans le cadre de notre projet, nous souhaitons appuyer les nouvelles fiducies de données qui donnent aux individus et aux collectivités les moyens de faire valoir leurs droits en matière de données en veillant à ce que les activités de partage de la data reflètent les divers intérêts des membres de la société. Le but du projet est d’aider le PMIA à exploiter le plein potentiel des fiducies de données comme outil de promotion du partage sûr, juste, légal et équitable des données, conformément aux objectifs de développement durable des Nations Unies. Nous cherchons à identifier les fiducies de données existantes et le contexte juridique dans lequel elles s’inscrivent dans leurs pays respectifs. Ce projet a été mandaté par l’Aapti Institute et l’Open Data Institute, en collaboration avec la Data Trusts Initiative de Cambridge, et est codirigé par Neil Lawrence et Seongtak Oh.

Quels sont vos plans pour l’année prochaine ?

Dans le cadre du projet relatif aux fiducies de données, nous étudierons spécifiquement les problèmes liés à leur utilisation dans le contexte des problématiques climatiques. Dans notre autre projet, qui se concentre sur la justice des données, nous développerons des lignes directrices destinées aux décideurs politiques, aux développeurs et aux communautés affectées par la collecte et l’utilisation des données, afin qu’ils prennent en compte les questions de justice sociale et économique lorsqu’ils travaillent sur de la data. Nous prévoyons également de lancer un projet sur le thème du développement et de l’adoption de technologies fiables renforçant la confidentialité. Celui-ci visera à démontrer que la technologie peut fournir un moyen de collecter, d’utiliser et de partager les données de manière sécurisée, tout en préservant la confidentialité, la souveraineté et les droits de propriété intellectuelle. Notre Groupe de travail souhaite étudier la manière dont ces approches pourraient être utilisées pour accompagner les objectifs des autres Groupes de travail du PMIA, comme la découverte de médicaments et les actions sur le changement climatique.

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