L’intelligence artificielle au service du travail équitable

Le Groupe d’experts du PMIA spécialisé dans l’avenir du travail s’est penché sur la façon dont les ressources technologiques de l’IA sont utilisées pour favoriser un travail décent et plus équitable. Un projet qui se poursuivra en 2022.

Comment l’IA peut-elle améliorer le respect de l’éthique dans le monde du travail ? C’est l’une des problématiques à laquelle s’est attelée cette année l’équipe d’experts du PMIA travaillant sur la question de l’avenir du travail (Future at Work Working Group). Co-présidée par Yuko Harayama, directrice exécutive en charge des affaires internationales au sein de Riken, Wilhelm Bauer, directeur exécutif de Fraunhofer IAO, et Matthias Peissner, responsable du domaine de recherche Interaction homme-technologie à Fraunhofer IAO, cette équipe est partie du constat qu’il existait d’importantes lacunes dans la recherche sur l’IA et le travail.

Certes, a reconnu le Groupe de travail, l’éthique du travail impliquant l’intelligence artificielle a fait l’objet d’un large corpus d’études. Mais l’ensemble des publications existantes – qu’elles proviennent de l’OCDE, du Parlement européen, de Microsoft ou encore des principaux membres du PMIA – offrent une perspective de très haut niveau. Cependant, il manque encore des lignes directrices concrètes à l’intention des entreprises pour les aider à mettre en œuvre une utilisation responsable de l’IA sur le lieu de travail. Les experts du Groupe de travail du PMIA a également observé que les conséquences de l’IA avaient bien souvent été analysées sous le prisme des questions relatives à la vie privée, la gouvernance et la transparence. À l’inverse, le bien-être et les conditions de travail ont fait l’objet jusqu’à présent d’une attention moins soutenue.

L’absence de caractère contraignant des différentes lignes directrices en matière d’éthique de l’IA rend aussi à l’heure actuelle les salariés plus vulnérables à des abus potentiels et à un certain nombre de risques. De même, si la communauté internationale s’est accordée sur l’existence de grands principes, il n’existe à l’heure actuelle aucune norme spécifique détaillant dans quelles conditions un travail est équitable dans des entreprises où les personnes collaborent avec les machines. 

Devant ces constats, le Groupe d’experts a conclu à la nécessité d’abord de s’attacher à comprendre l’impact des systèmes de l’IA sur les conditions de travail. L’autre volet du projet consiste à veiller à ce que l’IA soit utilisée pour favoriser un travail décent et plus équitable. Pour cela, le Groupe de travail s’est appuyé sur les références existantes – les principes développés par l’OCDE en matière d’IA par exemple – pour déterminer et définir les contours des meilleures pratiques de l’IA sur les conditions de travail. 

L’objectif, à terme, du projet sera de mettre en place des principes d’équité en matière d’IA et des processus opérationnels au travers desquels ces principes peuvent être « appliqués, mesurés et évalués dans n’importe quel lieu de travail » selon le rapport rédigé par les experts du PMIA. Ces derniers s’engagent aussi à collaborer avec des partenaires afin d’intégrer ces principes dans leurs technologies et modèles opérationnels.

À l’heure actuelle, le Groupe de travail est en train de conduire une étude et une synthèse des différents principes, politiques et références existantes sur la question de l’IA et l’éthique. Un chercheur postdoctoral, financé par le PMIA et recruté par l’université d’Oxford en septembre 2021, collabore aussi à ce projet, qui se poursuivra en 2022.

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