Quand l’IA se met au service de l’environnement

L’intelligence artificielle peut aider à lutter contre le réchauffement climatique. Elle doit aussi veiller à limiter ses propres émissions de gaz à effet de serre. 

Les discussions à la COP 26 et les récents rapports du GIEC ont rappeler l’urgence climatique nécessitant une large mobilisation multipartite, des acteurs politiques et économiques à ceux des sciences et de la société civile. C’est pourquoi le Groupe de travail du PMIA sur l’intelligence artificielle responsable a créé un Comité Action Climat et Préservation de la Biodiversité, coprésidé par Nicolas Miailhe de The Future Society et Raja Chatila de Sorbonne Université, afin de commencer à s’intéresser au potentiel de l’IA en matière de lutte contre le réchauffement climatique.

Financer l’innovation pluridisciplinaire

Le Groupe de travail s’est associé au Climate Change AI (CCAI), initiative globale qui réunit des experts sur la question du climat et l’AI, ainsi qu’au Centre for AI and Climate (CAIC), basé en Grande-Bretagne, pour élaborer une feuille de route en la matière. 

L’Intelligence artificielle aide déjà à anticiper la production d’énergie solaire, à optimiser la construction de bâtiments énergétiques, à repérer les zones de déforestation à partir d’images satellites et à analyser les données des entreprises en fonction de leur intérêt pour l’environnement. Pour aller plus loin, le groupe propose aux gouvernements de :

– développer l’accès aux données et aux infrastructures digitales susceptibles de favoriser l’IA appliquée à l’environnement,

– financer en priorité la recherche et l’innovation pluridisciplinaires,

– favoriser le déploiement et l’intégration des systèmes d’IA appliqués à l’environnement dans l’énergie, le transport, l’agriculture et l’industrie lourde.

Évaluer l’empreinte carbone de l’IA

Toujours avec la volonté de lutter contre le dérèglement climatique, le Groupe de travail souligne que les applications d’IA peuvent aussi émettre des gaz à effets de serre lors de leur utilisation. Sans compter que l’IA est également associée à l’empreinte carbone et au cycle de vie des logiciels et des ordinateurs utiles à son fonctionnement. Avant que ces émissions puissent être réduites, l’impact réel de l’utilisation de l’IA doit donc être évalué.

Le Groupe de travail propose de récolter des données et établir des mesures de l’impact de l’IA sur l’environnement mais aussi de préciser les standards, les outils d’évaluation et les pratiques les plus vertueuses. Comme l’usage de l’IA est en croissance rapide, les experts conseillent aux gouvernements d’être proactifs pour fédérer plusieurs entités, telles que les agences spécialisées dans la digitalisation ou dans le changement climatique, les instances de régulation, les universitaires et le secteur privé.

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